L’Enfance
Nous sommes le 20 Juin 2005, il est 11h30 et un silence de mort règne sur le champ de bataille.
Les arbres coupés, la terre labourée, il n’y a plus rien entre les deux armées qui se font face. L’une d’elle est blanche comme neige, les cavaliers en première ligne, les lanciers en seconde, puis les épéistes et les archers en troisième, et derrière cette masse blanche, un homme barbu tenant dans la paume de la main un grand livre poussiéreux et de l’autre un bâton de couleur grise. Se tenant droit, sur un rocher il préside l’armée, face a elle des hommes et des femmes tout de gris vêtus, ils sont munis de piques, de fourches et de petits ustensiles divers d’artisans. Les armées, aussi silencieuses que des tombes, marchent, elles marchent lentement, seules leurs jambes bougent, le reste est tendu, la peur des deux bataillons est grande et aucun n’est décidé à engager la guerre.
Quand soudain, une bourrasque de vent s’abat en direction de l’armée blanche en entraînant ainsi les hommes et les femmes en gris. Il hurlent, sans donner aucun son, la rage accumulée depuis des lustres éclate, leurs visages ont une haine indescriptible, leur courage envenime leur adversaire qui voyant cette masse venir avec autant d’ardeur recule par petit pas.
Derrière cette foule titanesque se dégage une fine brume de sol labouré qui rendrait aveugles les yeux du diable. L’armée blanche reprend confiance et s’immobilisa, les lanciers plus déterminés et ancrés dans le sol pour empaler leurs attaquants, les chevaux trépignant d’impatience, comme si leur soif de tuer était tout d’un coup devenu une puissance démoniaque, les archers ont leurs arcs tendus, ils tremblent de peur, leur courage défaillant se répercute sur leurs tirs qui aboutissent dans le sol ou sur les pieds des assaillants. Les cavaliers talonnent avec force leurs chevaux, ils se cabrent et partent au grand galop jusqu’au moment le plus attendu : la rencontre des deux armées !
Les premières lignes de l’armée grise se prennent les chevaux en pleine figure, ils meurent sur le coup. La suite de l’armée se fait écraser, piétiner, déchiqueter par les chevaux, les épées des cavaliers font couler les larmes des adversaires. Leur front maculé de cette substance salée et qui alourdit considérablement les armures, le déchaînement des épées, des piques et des fourches se fait de plus en plus lent. Les lanciers se rapprochent en brandissant leur lance pour se jeter sur leurs ennemis. L’armée grise, reprenant le dessus grâce à son nombre, se jette sur les lanciers avant qu’ils n’aient pu se remettre en position. Les lanciers meurent comme si on avait donné un coup de balai. Il ne reste plus que les épeiste et les archers avant la victoire, tout le monde le sait. Les hommes et les femmes reprirent leur course pour leur but final, et juste au moment où ils vont donner le coup fatal, une onde de choc les propulse au loin en les étourdissant : le personnage barbu vient juste de prononcer une formule magique... Peu de temps après avoir repris leurs esprits, ils se précipitent à nouveau sur les derniers survivants, sauf que cette fois-ci aucune onde de choc ne les empêche de les atteindre, et c’est à ce moment que…
-A table !! cria la voix d’une femme.
Les deux enfants détournèrent leur regard de leurs deux nuages et partirent manger…
The End
Ecrit par W.Jimmy alias Orkanos
